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De retour sur le mont Itoupé, à la recherche des Anomaloglossus 

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Vue aérienne de la forêt de nuages, sur le mont Itoupé © Aurélien Brusini
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Mare au sommet du mont Itoupé © Aurélien Brusini
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Mare au sommet du mont Itoupé © Aurélien Brusini
Après deux ans sans mission sur le mont Itoupé, une petite équipe d’experts et d’agents du Parc amazonien décolle mercredi 13 janvier pour une expédition de huit jours sur ce site exceptionnel du cœur de Parc.

L’objectif principal de cette mission est de partir à la recherche d’une petite espèce d’amphibien qui se fait malheureusement très discrète depuis quelque temps. Anomaloglossus dewynteri, de son nom scientifique, est une espèce de grenouille endémique de Guyane, connue uniquement du mont Itoupé où elle a été découverte en 2010. Considérée comme abondante à l’époque, elle a été très peu observée lors de missions successives en 2016 et 2017, pour finalement ne plus du tout être détectée lors de la dernière mission en 2018. Ce fort déclin suspecté lui a notamment valu d’être classée « en danger critique d’extinction » sur les listes rouges régionales de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Pour essayer de comprendre les raisons de cette situation, le CNRS a lancé le projet « Anomalo », en partenariat avec le Parc amazonien et la Réserve naturelle régionale Trésor. Ce projet, qui porte sur les trois espèces d’Anomaloglossus connue du territoire guyanais, prévoit de prospecter en 2021 trois sites sur le territoire du Parc amazonien et des sites de la Réserve Trésor. Et pour être sûr de ne pas passer à côté de ces petites bêtes, le projet fera appel cette fois-ci, en plus des prospections intensives, à des techniques innovantes telles que l’ADN environnemental. L’eau des cours d’eau où ces espèces ont déjà été observées sera filtrée et la présence de leur ADN sera recherchée ensuite au laboratoire.

La mission qui s’envole pour le mont Itoupé sera également l’occasion de poursuivre l’acquisition de connaissances sur la flore du site, avec la présence dans l’équipe de deux botanistes chevronnés. Ce sera enfin l’occasion d’assurer le relevé et la maintenance du dispositif de suivi météorologique, constitué de deux stations météo et de 15 capteurs de température et d’hygrométrie. Au regard de la météo diluvienne de ces derniers jours, les données risquent de battre des records en termes de précipitations !