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Favoriser la transmission de la culture à Maripa-Soula

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Dans le bourg de Maripa-Soula et les villages du Haut-Maroni, des ateliers de transmission des savoirs et savoir-faire traditionnels ont été mis en place cette année. Vannerie, perlerie, poterie, art tembé... les enfants ont pu bénéficier des enseignements d’artisans locaux reconnus.

Sur le Maroni, la commune de Maripa-Soula abrite une grande diversité culturelle. Mais cette richesse est en partie menacée par l’évolution rapide des modes de vie des habitants. Les formes de transmission traditionnelles, entre les générations, tendent à disparaître. Face à ce constat, les autorités coutumières, associations, le Parc amazonien de Guyane et la commune de Maripa-Soula initient depuis plusieurs années des actions visant à favoriser la transmission.

Cette année, des ateliers ont ainsi été mis en œuvre dans des écoles du bourg de Maripa-Soula et des villages du Haut-Maroni (Elahé, Kayodé, Taluen, Antecume-Pata et Pidima). Au total, plus de 150 enfants ont bénéficié de ces séances durant lesquelles l’artisanat et les connaissances traditionnelles se sont invités sur le temps de l’école. Des artisans locaux, reconnus pour leurs savoirs et savoir-faire, ont animé ces temps d’échange dans la langue parlée par les enfants.

Dans les villages du Haut-Maroni, des ateliers de poterie, vannerie, perlerie, tissage et de découverte de la faune et de la flore ont été mis en place. Au bourg de Maripa-Soula, des séances consacrées à l’art tembé, à l’initiation au tambour aluku, à la sculpture de calebasse, au tissage et à la poterie wayana ont été proposées. « L’une de nos difficultés était de faire intervenir des artisans qui savent transmettre leurs connaissances. Beaucoup connaissent et maîtrisent les savoir-faire, mais ne savent pas toujours comment les transmettre aux jeunes », note Kupi Aloïké, chargé de développement local culture-artisanat au Parc amazonien de Guyane, référent du projet. Une vingtaine d’artisans ont été mobilisés sur cette action.

« Ces ateliers participent à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel immatériel, indique Marcela Chamorro-Calvache, chargée de mission Culture et Sciences humaines au Parc amazonien. Ce projet a également contribué à faire de l’école un lieu de rencontre des savoirs, sans pour autant avoir l’ambition de remplacer la transmission au sein des familles. Il a permis aux enseignants de se sensibiliser aux cultures locales mais aussi d’intégrer ces savoirs dans les programmes. » Les professeurs ont saisi l’opportunité pour aborder des notions liées à la géométrie, à l’expression orale, aux arts plastiques. D’autres compétences ont été largement mobilisées, comme la concentration et la patience, l’attention, l’adresse et la minutie, la créativité...  et l’estime de soi. Les enfants ont montré un très grand intérêt pour ces séances qui permettaient de valoriser leur culture.

Pour clôturer ce projet, des expositions photo se sont tenues dans les écoles début juillet. L’occasion de remercier les enseignants, les artisans et les élèves. Certains habitants et quelques chefs coutumiers ont exprimé leur souhait de voir la mise en œuvre d’ateliers destinés aux adultes. Il est également envisagé d’organiser des ateliers en dehors du cadre scolaire... Rendez-vous à la rentrée pour connaître la suite donnée à ce projet !

A Camopi, des ateliers sur le tissage du coton et la réalisation de vanneries

À Camopi, des ateliers de transmission dans le domaine du tissage (en coton) et de la vannerie (en arouman) se sont également tenus cette année en milieu scolaire. Activité traditionnelle féminine, le travail du coton a fait l’objet de séances d’initiation avec les filles. Elles étaient chargées de récolter le coton, l’égrener, le filer puis le tisser, afin de confectionner des porte-bébés. Les garçons ont de leur côté appris à préparer les tiges d’arouman puis de les tresser pour fabriquer des vanneries, notamment des paniers. Des artisans de la commune étaient là encore chargés d’animer ces ateliers.