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Les zones humides, une clé à la crise

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Oeufs de Ctenophryne geayi dans une mare temporaire © C. Lermyte / Pag
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Ctenophryne geayi © J.-C. de Massary
Le territoire du Parc amazonien abrite lui aussi des zones humides, à l’instar des mares de Papaïchton. Écosystèmes menacés sur l’ensemble de notre planète, ils sont vitaux dans la résolution de notre crise climatique.

Les naturalistes accompagnant la mission Gros Saut (nord-est de Papaïchton) avaient eu la surprise d’assister à un rassemblement de milliers d’amphibiens dans une mare temporaire. Cette « reproduction explosive » est un spectacle d’autant plus rare et impressionnant qu’il ne dure pas plus de vingt-quatre heures. « Le cortège des amphibiens qui est venu se reproduire était notamment constitué d’une espèce rare et discrète, car passant l’essentiel de sa vie sous la litière : la Cténophryne de geay (Ctenophryne geayi). Elle n’était connue que de six stations à travers le département. C’est donc une très belle trouvaille », résumait alors Vincent Rufray, de la Fondation Biotope. 

Au total, plus de 35 espèces d’amphibiens sont observées à cette occasion, sur une mare d’à peine une cinquantaine de mètres de diamètre !
La Cténophryne de geay, espèce sensible (lire plus bas) n’est donc pas la seule habitante de ce milieu. Milieu d’ailleurs dupliquable à d’autres secteurs de Papaïchton et de Guyane.
Des milieux dont la régression est galopante dans le monde (trois fois plus rapide que la déforestation), au profit de zones agricoles, urbaines ou industrielles. 

Or préserver les zones humides constitue une réponse clé, afin de ralentir la profonde crise environnementale qui nous secoue. Pourquoi ? Parce qu’à l’image des mares de Papaïchton et d’ailleurs, elles représentent des réservoirs de biodiversité considérables ; tel un rein, elles épurent les eaux, contribuant à la santé publique ; atténuent les effets du changement climatique sur le cycle de l’eau et le réchauffement du climat ; etc. 

Parcourez le site dédié aux zones humides, pour en apprendre davantage sur cet écosystème et son intérêt. Notamment cette page regroupant les sept bonnes pratiques à adopter pour restaurer les zones humides.

Qu’est-ce qu’une espèce sensible ?

Il s’agit d’espèces qui peuvent être mises en péril par la divulgation de certaines informations. À l’image des amphibiens, et de la Cténophryne de geay (Ctenophryne geayi) évoquée ici, qui se reproduisent dans les mares temporaires en reproduction explosives.

Vu que ces espèces ne se reproduisent que quelques jours an, lorsque ces mares se mettent en eau lors des premières grosses pluies, le spectacle – rare et grandiose – attire les curieux.

Des curieux qui peuvent alors piétiner et perturber ces milieux. Respecter et protéger ces espèces et ces moments-clés, c’est aussi protéger les précieuses zones humides.

Ce statut d’espèce sensible permet de flouter les données géographiques et ainsi éviter que les mares soient trouvées. Ce n’est pas un point qui est diffusé au grand public mais un carré de 10x10km. Bon courage pour trouver la petite mare au milieu d’un carré de 100 km² !