Partager

Un stage guidage, secourisme et sécurité en milieu amazonien

Vie des territoires
Du lundi 31 janvier au vendredi 4 février, un stage « guidage, secourisme et sécurité en milieu amazonien » s’est déroulé au camp Cariacou, à l’initiative du service développement durable du Parc amazonien (PAG).

 

« Ce stage visait entre autres à accompagner le développement et la professionnalisation des guides qui ont un rôle majeur dans la structuration d’une filière d’écotourisme », explique Cédric Cuffit, chargé de mission écotourisme au PAG.
Une dizaine d’acteurs et porteurs de projets des communes de l’intérieur et quelques agents du Parc y ont participé.
Leurs formateurs étaient :
- Thomas Saunier, gérant du camp et président de la Compagnie des Guides de Guyane.
- Gérald Egmann et Nathalie André, de l’association Amazonie médecine expédition.

Sous un protocole sanitaire strict (tests, gel…), les stagiaires ont pu bénéficier de modules théoriques et pratiques de qualité, dans un environnement propice à l’apprentissage.

Secourisme et sécurité en milieu amazonien

Cette partie a permis aux stagiaires d'apprendre les bases du secourisme avec des enseignements et conseils adaptés au milieu tropical isolé. Les cours pendant la journée étaient complétés par des projections le soir.
Ainsi, Gérald Egmann a notamment enseigné des moyens de faire face à une envenimation, une allergie grave ou encore proposé une initiation au brancardage en hamac, avec un filet ou une bâche.
Le cadre naturel a permis des exemples et des exercices de mise en situation ayant du sens pour les stagiaires (blessure par moteur, coupure par sabre…). Un grand exercice en fin de stage leur a fait expérimenter une situation d’urgence dans son ensemble, de la prise en charge des victimes jusqu’à l’évacuation en hélicoptère.
En complément, les participants ont reçu une touque de secours, plusieurs documents d’information et un livret-mémo du stage.

dscf0226.jpg
Le camp Cariacou
dscf0485.jpeg
dscf0652.jpg
Mise en situation - accident avec moteur
dscf0335.jpeg
Du matériel pour imiter des blessures
dscf0376.jpg
Massage cardiaque
dscf0975.jpeg
Initiation au brancardage
dscf1146.jpeg
Protéger - Alerter - Secourir
dscf0675.jpeg
Initiation sauvetage noyade pour les moins frileux !
dscf0813.jpg
Des projection le soir sur les maladies, la faune à risque...

Guidage en milieu amazonien

La deuxième partie se focalisait sur des bases du métier de guide.
Quel cadre est nécessaire pour exercer le métier de guide ? Quelles sont ses responsabilités ? Comment organiser une sortie ? Être en règle, avoir toujours un moyen de communication, diffuser un message de respect de l’environnement et des cultures… Ce module a été dense et riche.
Les récits, l’expérience et les anecdotes de Thomas Saunier sur l’état d’esprit à avoir, les problèmes surmontés, ont ponctué et enrichi cet apprentissage.
« Un guide n’a pas une obligation de résultat mais une obligation de moyen »
« Il faut faire passer la sécurité du groupe avant tout »

Des jeunes motivés

Plusieurs porteurs de projets ont participé à ce stage. Témoignages.

Dalila Toti

Dalila vit au village amérindien à Papaïchton. Elle trouve que la partie guidage a été intéressante et avait du sens pour son projet.
« Je veux reprendre l’activité touristique de mon grand-père mais avant, il faut que je me forme », explique-t-elle. Elle aimerait proposer plus tard un hébergement en carbet près d’une cascade et emmener des visiteurs à la découverte des sauts du Maroni.

Lionel Demailly

Enfant de Saül, Lionel a suivi plusieurs stages du Parc sur le guidage ces dernières années. Cette semaine lui a permis de compléter et recycler ses connaissances dans le domaine.
« J’ai déjà emmené des visiteurs en forêt, sur des layons de Saül, fait des balades nocturnes », indique-t-il. Il voudrait construire un camp touristique à l’écart du village, où il proposera hébergement, restauration et randonnées en forêt.

Indira Djani

Indira habite à Papaïchton, où elle est chargée de mission tourisme à la mairie.
« Je travaille en ce moment avec le Parc sur le nouveau sentier du bord du fleuve, précise-t-elle. Je veux transmettre ». Son but est d’utiliser les enseignements de ce stage lors de ses échanges avec les visiteurs, notamment pour leur recommander des guides.

Thierry Monpera

Thierry vit a Camopi. Il a le projet d’y ouvrir un restaurant. 
« J’ai déjà le terrain que j’ai défriché pour le restaurant et un carbet construit dessus », dit-il. Il aimerait servir à table de la cuisine traditionnelle teko, wayãpi et créole.

 

Autre projet sur l’Oyapock

Deux jeunes de Camopi présents cette semaine sont motivés pour créer ensemble un hébergement et proposer des balades en forêt, en pirogue ou encore du passage de saut aux alentours du village.

dscf1286.jpg
dscf0475.jpg
Les hoccos rendant régulièrement visite au camp
dscf0316.jpeg
Des échanges interculturels et intergénérationnels riches
dscf0888.jpg
Un serpent liane perroquet parmi les nombreux animaux observés cette semaine

Ces projets offrent de belles perspectives pour un futur développement de l’écotourisme dans les communes de l'intérieur.