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Après le démontage des carbets illégaux de Saut Parasol, place aux inventaires naturalistes

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Le Parc amazonien a définitivement effacé les traces d’un projet touristique un peu fou, mais totalement illégal, des années 2000. Des carbets touristiques avaient été construits sans autorisation à Saut Parasol, sur le Haut-Sinnamary.

Suite à des échanges avec le Parc amazonien et la préfecture, un arrêté de péril ordinaire a été pris par la mairie de Saint-Élie le 20 mai pour autoriser le Parc à « effectuer les travaux de démolition des structures construites illégalement à Saut-Parasol ». Des carbets touristiques de 160 m² avaient en effet été illégalement construits au début des années 2000.

Après une première mission sur site pour évaluer l’ampleur des travaux de démolition et d’évacuation à prévoir, quatre agents du Parc amazonien ont à nouveau été déposés du 4 au 8 octobre derniers afin de détruire les installations. Tous les déchets ont été réunis pour être évacués, puis le feu a été mis aux carbets vétustes. Une quantité très impressionnante de carrelage (130 m²), mais aussi une fosse septique, ont notamment été extraites ! Trois rotations d’hélicoptère ont été nécessaires pour ramener les déchets jusqu’à Cayenne où ils seront traités. Le coût de l’opération a été pris en charge par le Plan de relance.

Les naturalistes prennent le relais

Après le démontage des carbets, une équipe de naturalistes a pris le relais sur le site pour réaliser des inventaires. Sébastien Sant, accompagné de Rémi Girault, a mené des prospections botaniques, l’ornithologue Sylvain Uriot (association Gepog) a réalisé des inventaires des oiseaux, chiroptères et odonates, tandis que Magali Portal et Xavier Bloda (association Cerato) ont observé les reptiles et amphibiens…

Malgré une saison a priori défavorable et l’absence de layons, quelques belles surprises et de belles observations ont été réalisées ! En botanique notamment, Aristolochia flava a été trouvée en fleur ; il s’agit de la troisième donnée mondiale pour cette espèce endémique de Guyane. Au total, environ 2500 photos et 150 collectes d’échantillons d’herbier ont été faites.

L’ornithologue Sylvain Uriot a pour sa part répertorié 180 espèces d’oiseaux, dont une population exceptionnelle d’Hoazins. Il a également pu capturer un Todirostre de Joséphine, relâché après photographie, un oiseau extrêmement difficile à observer.

Quant aux herpétologues de l’association Cerato, ils ont pu faire de belles observations grâce à une saison sèche plutôt humide, avec 23 espèces de grenouilles, 1 de caïman, 3 de tortues, 4 de serpents et 7 de lézards… Ont notamment été observées Xenoxybelis argenteus, et Cercosaura sp.1, deux espèces peu fréquentes.

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