Partager

Mayouri Graff, une fenêtre sur l’art graphique teko et wayãpi

Du 17 novembre au 2 décembre, le Mayouri Graff a rempli de couleurs le hall sportif et l’aérodrome de Camopi. Trois fresques participatives ont été créées par Erwan Lassouka, artiste wayãpi en formation, et Franklin Piaguaje, artiste autochtone colombien. Ce premier appel aux artistes autochtones en France a pu être lancé grâce au festival Latino Graff de Toulouse et au collectif Guayabo.
capture_decran_2021-12-17_a_11.23.46.png
img-20211128-wa0023.jpg
img_20211125_153142.jpg
img_20211202_111529.jpg
img_20211130_174652.jpg

« Cette fresque est belle, ça fait du bien de passer à côté du hall sportif. Maintenant on a à Camopi quelque chose qui peut nous représenter », sourit Sandra. 

À Camopi, la volonté de s’exprimer via le dessin est palpable. On observe dans le village de nombreux tags souvent inappropriés sur les bâtiments publics. Le projet Mayouri Graff a proposé une initiation aux techniques du street-art à plus de 40 jeunes du collègue et du point jeunesse.

Ils ont aussi participé à un atelier d’initiation au Stop motion, avec l’intervention de Daniel Virgüez, réalisateur audiovisuel membre du collectif Guayabo.

Pourquoi le graff ?

Il s’agit d’un outil que la plupart des peuples autochtones utilisent aujourd’hui pour des revendications identitaires et sociopolitiques. Il est également un moyen d’exprimer leur conception du monde et de la société.
Sur la fresque du hall sportif, les cosmogonies teko et wayãpi ont ainsi été source d’inspiration pour les deux artistes mais aussi pour les participants.

La fresque codirigée par Erwan Lassouka et Franklin Piaguaje transmet en wayãpi le message « Wat+ pei siko » : « Vivre ensemble ».

A l’aérodrome, une fresque rend hommage aux femmes autochtones, suite à la demande des femmes de Camopi lors d’un cachiri avec les artistes. « On veut que les femmes de Camopi n’aient pas honte de leur apparence physique ni de nos habits traditionnels », indique Marie, femme wayãpi.

Quel a été le but de cette première version du Mayouri Graff ?

- Valoriser et renforcer la culture teko et la culture wayãpi vis-à-vis de la jeunesse au travers de l’art urbain
- Donner un espace pour les échanges interethniques entre les peuples amérindiens amazoniens
- Contribuer à la lutte contre la perte de confiance en soi et aux revendications identitaires.

Un grand merci à Isana Zegni, enseignante au collège, Siméon Monerville, médiateur du point jeunesse, et Jérémie Mata, coordinateur socioculturel au Parc amazonien de Guyane. Ainsi qu'à l’association Guyabo colectivo, l’Agence régionale de santé et la commune de Camopi, sans qui cet événement n'aurait pas été possible.